meurtreFICTIONS 

Elle reconnaît avoir tué son mari par erreur.

J’ai tué mon mari par erreur, est une histoire créée par une femme qui regrette avoir commis l’acte en donnant la mort à son mari par la consommation des potions d’un marabout. Suivez notre trajectoire.

C’est une confidence que nous avons reçue d’une dame qui regrette son acte mais le mal est déjà fait car son mari est enterré, mais elle ne peut pas supporter de garder son crime. Nous avons voulu modifier le patronyme de la dame pour préserver sa sécurité.

Dame Aya a 36 ans et est mère de trois enfants. Elle était mariée à Julien. Les deux se sont connus à l’école primaire. Ils étaient encore jeunes, quand par la force de la fréquentation du voisinage, les deux tourtereaux étaient voisins et leurs deux mères étaient des amies, ils vont finir de lier cette amitié, qui va aboutir au mariage plus tard.

Quand ils ont obtenu leur examen d’entrée en 6ème, chacun a été orienté dans des villes différentes. C’est ainsi que pendant les congés de Noël, les deux se retrouvent à nouveau en famille et comme ils ont grandi, ils ont le droit de s’afficher amoureusement. Julien fréquente Aya et vice versa. La force de cette amitié a détruit chez l’un est l’autre, des prétendants sexuels. Ceux qui désiraient Aya, la complicité qui était au centre de leur amour, les repoussait et c’est comme ça que les deux ont vécu.

Au lycée, Aya était une excellente joueuse de handball et son chéri julien excellait dans le basket qu’il a continué de pratiquer jusqu’à son assassinat. Ils ont fini par se marier à la grande joie des deux familles et du village entier. Les invités ont été servis et le mariage a été pompeux et surtout haut en couleur. Ils se sont changés plusieurs fois en habits riches et les deux familles ont été vraiment honorées de cette union qui concrétise leur amitié vieille de plusieurs années.

Julien et Aya sont devenus mari et femme. Ils ont eu trois enfants.

Depuis quelque temps, Aya soupçonne Julien de la tromper avec une nouvelle copine parce qu’il a commencé à rentrer souvent tard à la maison après le service, alors que son patron essayait de lui confier des tâches de promotion professionnelle pour le faire monter en grade. Quand il voit qu’il rentrerait tard, il prenait soin d’avertir sa femme car, son mari était en compétition avec deux autres collègues et ce poste lui tendait à coeur. Les trois allaient souvent hors d’Abidjan et c’est le retour qui leur posait problème, les bouchons et entre amis, ils se retrouvaient pour prendre des pots avant de rentrer chacun chez lui à la maison.

Aya fréquente une amie dans son service et son amie en question lui conseille de faire appel à un détective privée. Quand elle s’est renseignée, le coût l’en a dissuadée. Les trois enfants sont chéris par leur père qui les a mis dans des écoles très chères afin de leur préparer un bel avenir.

A la maison, Aya ne touchait pas son salaire et c’est son mari qui prenait tout en charge, même sa penderie, la grande partie de ses habits, c’est toujours lui qui s’en occupait. La tête de Aya bourdonne et elle veut absolument savoir avec qui, son mari sort. Elle n’avait besoin de rien et son mari la chérissait.

Un soir, il rentrait d’une mission, le coffre de la voiture était bondé de vivres et comme il sait que sa femme raffole les fruits, il lui en a pris suffisamment. Ce soir-là, elle a refusé de lui garder à manger et il a dormi, sans manger, se servant des fruits. Il n’a rien dit et le lendemain, après le travail, il a demandé à sa femme de l’accompagner prendre un dîner en amoureux à Grand-Bassam, au bord de la mer, une occasion de remettre tout à plat, faire le point et élucider certaines incompréhensions.

Aya accepte la sortie. Le mari lui parle dans la voiture et elle lui répond à peine. Au bord de la mer où se trouvent les restaurants, il n’avait de cesse de se justifier, mais sa femme est froide. Tout ce qu’elle veut entendre, le nom et le quartier de résidence de sa nouvelle trouvaille. Malgré tout ce que son mari lui dit, elle ne voulait rien savoir, tout ce qui l’importe, avec qui, il sort et puis il se sert de son travail pour rentrer tard.

Dans le service de Aya, son patron la drague, un autre collègue aussi est chaud pour sortir avec elle. Elle a repoussé les avances de son patron, mais pour son collègue, elle l’a mis au frais. Un midi au déjeuner avec ce dernier, croyant mordicus que son mari la trompe et cherche une occasion pour lui rendre le coup, elle va accepter de sortir avec lui. Elle veut se venger à son tour, pourtant, elle n’a aucune preuve qui accable le pauvre Julien. Il n’a aucune copine dehors.

Le mardi qui a suivi, pendant que son mari était en séminaire à Bingerville, madame va prendre son pied dans un hôtel avec son collègue. Elle en a profité pour s’envoyer vraiment en l’air, dans toutes les positions, même celles que son mari n’a jamais osé, elle s’est donnée à fond pour prendre sa vengeance. Ils sont rentrés dans l’hôtel à 13h pour en ressortir vers 16h et de là-bas, elle a continué chez elle à la maison. Cet après-midi, son mari est rentré plus tôt que prévu. Il a eu le temps d’aider la servante à s’occuper des enfants, les aider à faire leurs devoirs et c’est dans cette atmosphère joviale que son mari l’accueille avec sourire.

Elle est fatiguée et elle voudrait prendre son bain et chercher à dormir après un tel passage corporel. Elle va se coucher et c’est ce soir-là que son mari lui manifeste son envie de la prendre dans ses bras, mais son corps vient de faire un autre grand sport sexuel et elle ne sait que faire. Ne me touche pas, vas chez ta nouvelle maîtresse, laisse-moi dormir, je suis fatiguée, lui dit-elle. Connaissant ces genres de fatigue, il n’a pas insisté et la laisse dormir, en la contemplant dans sa robe de nuit en soie transparente. Il se sentait heureux de l’avoir comme femme car malgré l’entêtement des trois enfants, Aya a su garder sa forme, sa beauté.

Les jours passent et Aya veut absolument chercher à connaître celle avec qui son mari sort.

Un soir, Julien se lave et elle prend son téléphone pour le fouiller alors qu’auparavant, ils se sont juré de ne point toucher le téléphone portable, même si celui-ci sonne pour éviter justement ces déconvenues. Elle a tout fait, il n’y a pas de messages compromettants, mais elle est fort convaincue qu’il la trompe.

Entre-temps, de l’autre côté avec son amant collègue, elle a pris goût à leurs sorties et elle trouve aussi à son tour le malin plaisir d’accuser son mari. Elle continue de faire des sorties entre collègues et Julien n’y voit aucun inconvénient.

Malgré tous les coups fourrés sentimentaux, elle continue de soupçonner son mari qui devient malheureux, mais convaincu que sa femme lui reviendrait un jour quand il parviendra à obtenir cette promotion, il fermait les yeux. Jamais il ne peut la soupçonner de vouloir le tromper; tellement ils ont instauré la confiance au centre de leur mariage.

Aya, sur le conseil d’une amie, se rend chez un marabout loin, en banlieue proche d’Abidjan pour consulter et si cela s’avérait exact, que ce dernier l’aide à reconquérir le cœur de son mari. Le marabout dit à Aya que son mari ne la trompe pas et que c’est le boulot qui le charge car il aime trop son travail, mais plus tôt ce sont les femmes qui lui courent après, mais il ne leur donne aucune occasion. La femme insiste et le marabout va lui demander des choses impensables, ongle d’une souris, la langue d’un cafard, l’œuf d’un margouillart, la peau d’un poisson électrique et une somme de 200 000 francs CFA.

La semaine qui a suivi, elle n’en a pas dormi. Elle se confie à sa même copine qui lui dit qu’elle connaît un jeune du nord, qui peut lui trouver tous ces sacrifices pourvu qu’elle lui paie le transport pour aller les chercher. Effectivement, il réussit à les avoir et Aya prend rendez-vous à nouveau avec le marabout qui est surpris des prouesses de cette dernière.

Il lui manifeste franchement son admiration. Il prépare une potion magique que la femme doit faire manger à son mari et son coeur lui reviendrait. Une poudre blanche à mettre dans la sauce et s’il réussit à la manger, il la suivrait comme un mouton. Elle était heureuse de savoir que désormais, le cœur de Julien lui reviendra à elle seule.

A la maison, elle fait tout pour manger avant lui, comme il n’arrive pas souvent tôt.

Il n’a de cesse de manger ce poison et un matin, Julien a commencé à tousser, il devient faible et d’hôpitaux et hôpitaux, il finit par rendre l’âme un soir, quand les médecins ont appelé sa femme, sachant qu’il était en fin de vie, de passer quelques moments, les tout derniers en sa compagnie. Son mari lui prend la main, la serre fortement en la priant de bien prendre soin des enfants et que ce n’est plus si évident de survivre. Elle voit le cou qui se tord en arrière et elle crie, les médecins la supplient de quitter la chambre car c’en est fini pour son mari et son décès est constaté.

C’est plus tard qu’elle se rendit compte que réellement son défunt mari ne la trompait pas, mais il voulait tellement de leur bien-être, qu’il acceptait tous les sacrifices, mais hélas, Aya a été poussée par une jalousie imaginaire, on dira même virtuelle. C’est déjà trop tard, Julien est enseveli, son corps est désormais dans la terre et sans doute, son âme au paradis.

Ne pouvant garder ce secret, elle nous a fait appel pour nous livrer cette grosse confidence.

Prière de commenter, mais le mal est déjà fait. Il appartient donc aux femmes jalouses sans raison, de ne point accuser sans raison. Pourtant, elle prenait son pied avec son collègue dans le but de rendre le mal à Julien qu’il n’avait su d’ailleurs qu’elle le trompait à son tour avec quelqu’un d’autre.

Elle venait de tuer son mari par erreur.

Aya, voici, le récit de ton témoignage, de ta confidente. La moralité que tu nous as demandé de révéler, c’est d’insister auprès des femmes mariées de ne point accepter de vouloir arracher le cœur de leur époux par des potions des marabouts, elles sont toutes des poisons. Elle en a testé, aujourd’hui, elle vit seule avec ses trois enfants qui n’ont pas pu poursuivre leur cursus scolaire à cause des frais trop élevés de la scolarité. Son collègue a été affecté ailleurs et elle se retrouve toute seule avec le remords, le chagrin.

Après deux ans, elle s’est remise avec un autre homme marié pour devenir sa maîtresse ce qu’elle ne voulait point, elle est devenue à son tour, la Tchiza, c’est-à-dire la maîtresse d’un homme marié. Le paradoxe.

                                   Joël ETTIEN 

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